LE LHC N’EST PLUS QU’à 180 MINUTES DU TITRE DE CHAMPION

Cyrill Pasche, journaliste de Sport-Center, revient sur l’actualité du hockey suisse dans sa chronique décalée «Hockey Inside».

Hockey Inside est une chronique à prendre avec des pincettes. Elle ne reflète d’ailleurs pas nécessairement, voire pas du tout, la position de la rédaction et l’interprétation de son contenu n’engage que vous-mêmes.

On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes: deux fois la victoire nous tend les bras à Zurich et les deux fois on dit quoi? Eh bien on dit: «Non merci». 

Il faut voir le bon côté des choses: c’est une marque de confiance inébranlable en nous-mêmes. Oh oui on le veut ce titre! Mais oh non on ne veut pas se le faire offrir sur un plateau! On est comme ça, nous les Lions. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

Je te disais dans l’épisode 1 que «Hockey Inside en finale - Spécial LHC» serait à fond derrière ton équipe favorite. Et franchement on ne peut pas dire que je n’ai pas mouillé le maillot. 

Dans l’épisode 2, je te disais que personne n'avait jamais prétendu qu’on allait la gagner 4-0, cette finale, et dans l’épisode 3 que ce n’est pas un documentaire Netflix qu’on fera quand le titre sera à nous, mais carrément une comédie musicale.

Dans cet épisode 4, je te dis déjà qu’on est à bout touchant. Parce que trois victoires jusqu’au titre de champion, c’est quoi? C’est une fois Raffl qui envoie un Zurichois dans les gradins avant de planter un doublé, c’est une fois Connor Hughes qui nous vole enfin un match à Zurich, c’est une lucarne de Damien Riat ou de Tim Bozon. Bref, c’est rien. 

Jeudi dernier, chez nous à Malley, on les a bouffés. Mardi pour l’acte IV, on va de nouveau leur envoyer tonton Raffl pour les mettre dans l’ambiance. Et cette fois, je te dis qu’on va carrément en faire du petit bois.  

«Hockey Inside en finale - Spécial LHC», épisode 4. C’est parti, et on est là pour la gagne.

1. Comment peut-on siffler une pénalité inexistante après 26 secondes de jeu (!) et ne pas voir quelques instants plus tard, juste avant le 1-0 pour le «Z», une obstruction aussi gigantesque que l’écran du stade des ZSC Lions? Est-ce à ce moment précis que la redoutable «machine de l’axe Zurich-Zoug-Berne» s’est mise en route pour nous faire perdre la finale? C’est évident qu’on dérange, mais on ne se fera pas avoir cette fois-ci! 

2. Au vu de ce qui précède, je considère donc qu’on a perdu l’acte III sur le score de 3-2 au lieu de 4-2. Ce premier but du «Z» n’existe pas, c’est aussi simple que cela. Et le pourcentage d’arrêts de Connor Hughes (84%) est dès lors bien supérieur à ce que les statisticiens de la Ligue essaient de nous faire avaler.

3. Je les ai bien entendus, les fans du ZSC, en sortant de la patinoire: déjà, ils faisaient des théories comme quoi «si le ZSC gagne mardi à Lausanne, ils pourront fêter le titre jeudi chez eux». Je te préviens c’est le début de la fin quand tu commences à raisonner de la sorte et à te projeter trop loin. Et ce n’est pas Geoff Ward qui me contredira sur ce point.

4. Après, il faut reconnaître que quoi qu’en dise Geoff Ward, se projeter un peu trop loin, visualiser ce qui pourrait arriver, mettre la charrue avant les boeufs, vendre la crinière du lion zurichois avant de l’avoir tué, ça fait quand même sacrément du bien! Ne me dis pas que tu ne t’es pas encore dit que si on gagne mardi chez nous à Malley, puis qu’on gagne encore jeudi à Zurich-Altstetten… eh bien qu’on va fêter le titre de champion de Suisse chez nous à Lausanne samedi soir! 

5. Après avoir fanfaronné la semaine passée comme quoi il n’était encore jamais tombé en apportant la coupe champion - en baskets - au milieu de la patinoire avant un match de finale au cours de la dernière décennie, Willy Vögtlin m’a avoué samedi qu’il a cette fois-ci frôlé le drame devant les 12’000 spectateurs du stade zurichois.

6. Il semblerait que les ZSC Lions conservent le puck de match après chaque victoire en play-off, et empilent les pucks gagnants dans leur vestiaire jusqu’à ce qu’ils en aient 12 (ou un truc du genre), ce qui correspond au nombre de victoires nécessaires pour remporter le titre. Sauf que samedi, ce brave Jiri Sekac leur a confisqué le puck au coup de sirène avant de le refiler au chef matériel du LHC. Et si les ZSC ont bien réussi à récupérer un puck après que l’un des arbitres (quel zèle!) soit allé personnellement le réclamer aux Lausannois, que les Zurichois sachent que ce n’est en tout cas pas le bon puck de match! Et que cela va clairement leur porter la poisse. Si on gagne le titre, il faudra aussi une statue pour Jiri.

7. Pendant ce temps, l’équipe de Suisse nous a vendu du rêve en battant deux fois de suite la France à Bâle. La première fois 2-0, la seconde 3-2 après prolongation. Au point où en est la sélection de Patrick Fischer, il n’y a assurément pas de petites victoires et tous les succès sont bons à prendre. Mais disons qu’il n’y a pas vraiment de raisons d’aller aux Mondiaux cette année en bombant le torse, même avec les Devils Nico Hischier, Jonas Siegenthaler et Akira Schmid dans le line-up. 

8. Comme Cody Almond chez nous, Yannick Weber a justifié son salaire et même une prolongation de contrat de longue durée en seulement trois matches en finale. Le défenseur du ZSC né à Morges est en grande forme, après avoir été décrié durant toute la saison régulière. Il a marqué lors des actes I et III remportés par le «Z», a été à l'origine du but gagnant de Denis Malgin samedi et a aussi touché deux fois le poteau sur des tirs lointains lors de la deuxième manche remportée par le LHC jeudi dernier. Lui, il faudrait peut-être le surveiller d’un peu plus prêt à partir de maintenant. 

9. Ce serait bien si Antti Suomela se bougeait un peu avant que la finale ne soit terminée (0 point en trois matches en finale). On ne va pas lui reprocher de ne pas essayer, mais son rendement jusqu’ici en play-off n’est pas vraiment à la hauteur des attentes. Au total, le Finlandais a obtenu neuf points, dont quatre ont été récoltées dans le même match (trois buts et un assist lors du sixième acte du quart de finale contre Davos). Pour aller au bout du rêve, on aura besoin d’un Suomela bien meilleur que cela et enfin décisif. Espérons que le meilleur, justement, est encore à venir.

Et si pour une raison ou une autre cela ne devait pas se passer exactement comme prévu, surtout on reste positif, hein!

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