ROBIN FROIDEVAUX S’APPRêTE à BASCULER DANS UN AUTRE MONDE

L’enfant de Morges de l’équipe Tudor va disputer le Giro, son premier grand Tour, à 25 ans. A Turin, ce samedi, il sera suivi en camping-car par ses parents.

Dans son hôtel, Robin Froidevaux salue Fabian Cancellara, le propriétaire de sa formation Tudor Pro Cycling, l’un de ceux qui a misé sur lui pour disputer son premier grand Tour. Depuis le début de la semaine, le Morgien est sous la pluie de Turin et ce n’est pas sans lui rappeler le printemps en Romandie. Ce samedi, il sera l’un des deux seuls Suisses – avec le Zurichois Fabian Lienhard (Groupama) – au départ de la 107e édition du Giro. Le rêve d’une vie.

«C’est une étape de plus dans ma carrière, un rêve de gosse de participer à une épreuve comme celle-là, savoure-t-il au bout du fil. Quand j’étais petit et que je suivais moins le vélo, je rêvais surtout du Tour de France. J’étais plus dans le cliché des vacances d’été à regarder la Grande Boucle dans le canapé. C’est en grandissant et en commençant à faire de la route que j’ai découvert les autres Tours, que c’est devenu un objectif. Je suis très heureux d’être là.»

Attention à la nutrition

Champion national il y a deux ans, sa «plus belle victore», Robin Froidevaux n’a jusqu’ici jamais disputé une épreuve de plus de 8 jours (ndlr: il a fait le Tour de Suisse et Tireno) chez les pros. Alors à quelques heures du départ, entre deux séances de home trainer, le Vaudois peaufinait les derniers détails. «On fait un peu de récupération active. On a aussi pas mal de rendez-vous avec la presse, la présentation de l’équipe et des séances pour parler nutrition.»

Bien s’alimenter, c’est une donnée capitale pour espérer ressortir «vivant» de ce marathon de trois semaines. Malgré sa relative inexpérience à ce niveau, Robin Froidevaux en prend conscience petit à petit. «Cela change un peu de ce à quoi je suis habitué, souligne-t-il. Il faut faire attention avec la santé de l’estomac. On mange tellement de glucides que cela peut devenir compliqué. Il faut également éviter d’ingurgiter trop de fibres, comme des fruits ou des légumes crus, avant les étapes de montagne. Surtout moi avec mes 75 kilos!»

Parents en camping-car

En Italie, Robin Froidevaux n’a pas de grandes ambitions personnelles. Il est surtout là pour emmener du mieux qu’il peut son sprinteur Alberto Dainese. «Il y a pas mal d’étapes susceptibles de se terminer au sprint, je dirais une petite dizaine, explique-t-il. Les autres jours, notamment en montagne, il faudra que je prenne la course plus tranquillement, que je finisse les étapes en dépensant le moins d’énergie possible. Je ne pense pas que j’aurai souvent l’occasion d’être dans des échappées, on a des gars qui sont là pour ça.»

A l’orée de ce saut dans l’inconnu, Robin Froidevaux pourra compter sur le soutien de ses parents. Ils sont arrivés jeudi en camping-car et ont prévu de suivre leur protégé la première semaine. «Ils l’ont acheté il y a plusieurs années et sont déjà venus avec sur des courses d’une journée, sourit l’enfant de Saint-Saphorin-sur-Morges. Je pourrai surtout les voir lors des arrivées, même si les accès sont plus réglementés que sur d’autres événements.»

Parce que sur une course comme le Giro, tout est plus grand. «Tout le monde ne peut pas venir autour des bus, il faut même un pass pour les zones de départ et d’arrivée, et les coureurs sont plus protégés. Il y a également plus de médias et pour l’équipe, on sent bien que c’est un moment important.» Avec son Vaudois, l'équipe Tudor fait partie des trois formations invitées dans le Piémont. Et elle espère secrètement l’un ou l’autre coup d’éclat sur le bitume italien.

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